VOYAGE (la chaine) l’Egypte, mère du monde 10/06/06 à 18H00

D’un monde à l’autre : l’Egypte, mère du monde
C’est le long du Nil que s’est développée une des civilisations les plus florissantes : celle des Pharaons. Les Egyptiens revendiquent toujours ce passé glorieux, malgré les différentes invasions qui ont eu lieu tout au long de leur histoire : romaine, byzantine, arabe, turque et européenne. L’Egypte a été marquée par trois grandes périodes, appelées aussi "trois Egypte" : la pharaonique la plus ancienne, la chrétienne ou copte, et l’islamique. Ces trois périodes participent de la culture égyptienne. Pourtant dans l’inconscient collectif, c’est la civilisation pharaonique qui est la plus présente. Il est vrai que lorsque que l’on se promène le long des rives du Nil, ce sont les constructions de cette période que l’on découvre avec les sites de Thèbes, Karnak et Louxor. Les trente siècles de domination des Pharaons sont en effet associés à une grandeur architecturale et décorative, qui ne sera révélée qu’au XIXe siècle avec les premières fouilles archéologiques. Même dans la vie quotidienne des habitants de la région, pour la plupart des paysans, on retrouve des gestes, des pratiques qui remontent à cette période. Christian Leblanc, egyptologue en a fait le constat : on retrouve des similitudes entre le paysans egyptien de la période pharaonique et celui d’aujourd’hui, notamment dans la façon de travailler la terre ou encore dans la fabrication des briques servant à construire les maisons. Les fresques des palais sont là pour en attester. Les occupations romaine puis byzantine ne sont pas parvenues à effacer cette période. La période chrétienne constitue une charnière entre la période des pharaons et la période islamique. En 640 de notre ère, lorsque le calife Omar envoie une expédition pour répandre l’Islam, l’Egypte entre dans une nouvelle grande période. L’arabe est la langue officielle tout comme l’écriture. Au Xe siècle, Le Caire est fondée. L’université d’Al Azhar devient un haut lieu d’apprentissage des études coraniques. Mais c’est avec les Mamelouks qu’une vague de grandes constructions architecturales comparable à la période pharaonique a lieu. Et aujourd’hui, le Conseil français des Antiquités Orientales a été chargé de faire l’inventaire des biens islamiques. Mohamed Abu Amayem en a été chargé. Il a recensé une centaine de monuments à restaurer, mais à sa grande surprise 10 ont été retenus. Pire, sur les 10, certains ont été victimes de démolition, faute de moyens. Aujourd’hui, comme le dit le cinéaste Youssef Chahine, et d’autres encore : il faut cesser de mettre à jour des monuments si rien n’est fait pour les préserver. L’urgence si l’Egypte et les Egyptiens veulent garder des traces de leur passé glorieux dont ils se réclament est de se consacrer à la documentation, la publication, la restauration et la préservation de l’existant. La période pharaonique est caractérisée par une vague libérale que malheureusement l’Egypte a aujourd’hui perdu, à cause du mouvement islamiste et dont les premières victimes sont les femmes. Mais à l’image du Nil soumis aux crues et aux décrues, si l’histoire de l’Egypte est marquée par des vicissitudes, elle demeure la mère du monde.

DIFFUSIONS:
Samedi 10 Juin 2006 à 18:00
Samedi 10 Juin 2006 à 0:00